Wilma résonnait en moi comme Wilhelmine. Alors suivait le cortège des légendes teutonnes. Le mugissement du vent dans les forêts, les cris des hordes barbares, le chant des walkyries.
Elle disait : j’ai un prénom d’automne. Un prénom de chemin creux où craquent les bogues sous les pas des promeneurs ; un prénom de feu de bois et de châtaignes brûlantes.
Dans le miroir de ses yeux passaient des ciels d’or, des oiseaux blancs et des aurores boréales.
Je
l’appelais simplement Wil.
Elle
disait : j’ai un prénom en blouse paysanne et en robe du soir.
Je
goûtais à froisser l’une ou l’autre.
Elle
aimait à tournoyer aux bals des places en fête dans le sanglot clinquant des
accordéons campagnards. Nous partions au petit matin, ivres de vin frais et de
nos baisers sous les platanes. Elle faisait l’amour en fille de ferme ou en
femme du monde, mais sérieusement, avec la conscience aigu de l’instant
présent.
Je
l’appelais simplement Wil.
Elle
fredonnait des romances, passait les mains dans ses cheveux en riant puis,
aussitôt après, parlait gravement du pays de ses pères.
Elle
est partie un soir de septembre. Un septembre où l’automne hésitait à emboîter
le pas d’un été tardif. Depuis, je suis entré dans un hiver qui dure. Les
frimas se sont posés sur mon cœur et le givre étincelant borde mes lèvres
closes.
Bonjour, l'Arpenteur, je suis heureuse de te rencontrer ici. Je suis heureuse de rencontrer Wil. Elle est comme j'aime, je la vois fredonnant des romances et danser aux bals publics. Tu la fais vivre. Et mourir, peut-être...
RépondreSupprimerTrès amicalement,