LA TOUR D’ANGLE
PARTIE 1
L’Intersection des axes.
L’Intersection des axes.
Un cache cœur. Elle portait un
cache cœur bleu sur une robe claire. Je signais mollement un livre de
reproductions de mes dernières photos. Ouvrage scandaleusement cher d’ailleurs.
M’accommodant assez bien d’un sentiment mêlé de fierté et de honte vague
j’écrivais les formules toutes faites qui accompagnent les dédicaces. Je
griffonnais en pensant à autre chose, tout en accordant une attention souriante
et assez commerciale aux quelques inconditionnels qui se pressaient devant la
table installée au fond du local où s’exposaient les originaux. Parfois, on me
donnait même du « maître ». Je m’imaginais un instant notaire ou avocat
derrière un bureau d’ébène, puis balayais bien vite cette vision d’épouvante
pour réintégrer mon costume négligé chic, d’artiste plutôt coté.
La séance de signatures
s’achevait comme se vidait la galerie. Je serai bientôt débarrassé de ce
pensum. Rencontrer « son public » est indispensable et peut devenir agréable pour
peu qu’on y mette un peu du sien, comme le soulignait mon agent souvent irrité
par mon manque d’entrain à répondre à ce genre de sollicitation. Peut-être
avait-il finalement raison.
Qui pouvait encore porter ainsi
un cache cœur noué sur le devant ? Une silhouette longiligne. De grandes
lunettes qui mangeaient une partie du visage encadré par un carré châtain. Elle
n’avait pas acheté le livre, mais regardait les photos avec intérêt. Elle
semblait chercher quelque chose. Elle scrutait chaque cliché. Son regard de
myope lui donnait une raison supplémentaire pour coller le nez au cadre avec un
air mutin et sérieux à la fois. Elle portait en bandoulière un grand sac en
toile écrue. Je m’approchais :
- Ces lunettes emprisonnent
tristement l’eau claire de vos yeux. Vous devriez essayer les lentilles
- J’ai trop peur d’y rencontrer des pierres oubliées et de m’y casser les dents, cher monsieur l’artiste. Un « monsieur l’artiste » où pointait une ironie irrespectueuse qui aiguisa plus encore ma curiosité.
- Ce serait bien dommage. Votre sourire y perdrait son éclat et le monde sa lumière, chère mademoiselle la visiteuse du soir. - Méfiez-vous des visiteurs du soir, ils sont souvent plus sulfureux qu’il n’y paraît. - Et se plaisent à jouer avec le feu, dit-on … mademoiselle ?
- Isoline. Elle le dit avec un froncement du nez. - Un prénom comme un hennin de soie.
- Même en soie, les hennins étaient pointus. Ne l’oubliez pas, François … C’est bien ça ?
- Mon nom de scène, fis-je dans un sourire. Mon vrai prénom, vous allez rire, est Hugues-Thibault
- Comme une cotte de maille sous un mantel azur. Mais cessons-là cette joute vaine et venez avec moi. La galerie était maintenant vide. Il ne restait qu’elle et moi. Elle me prit par la main et m'entraîna devant une de mes photos. La plus grande et la mieux éclairée. Je me sentais un petit garçon mené au tableau noir par une institutrice dont il perçoit confusément ce qu’il ne peut encore nommer le pouvoir érotique. Mon sentiment était nettement moins confus.
- J’ai trop peur d’y rencontrer des pierres oubliées et de m’y casser les dents, cher monsieur l’artiste. Un « monsieur l’artiste » où pointait une ironie irrespectueuse qui aiguisa plus encore ma curiosité.
- Ce serait bien dommage. Votre sourire y perdrait son éclat et le monde sa lumière, chère mademoiselle la visiteuse du soir. - Méfiez-vous des visiteurs du soir, ils sont souvent plus sulfureux qu’il n’y paraît. - Et se plaisent à jouer avec le feu, dit-on … mademoiselle ?
- Isoline. Elle le dit avec un froncement du nez. - Un prénom comme un hennin de soie.
- Même en soie, les hennins étaient pointus. Ne l’oubliez pas, François … C’est bien ça ?
- Mon nom de scène, fis-je dans un sourire. Mon vrai prénom, vous allez rire, est Hugues-Thibault
- Comme une cotte de maille sous un mantel azur. Mais cessons-là cette joute vaine et venez avec moi. La galerie était maintenant vide. Il ne restait qu’elle et moi. Elle me prit par la main et m'entraîna devant une de mes photos. La plus grande et la mieux éclairée. Je me sentais un petit garçon mené au tableau noir par une institutrice dont il perçoit confusément ce qu’il ne peut encore nommer le pouvoir érotique. Mon sentiment était nettement moins confus.
- Comment avez-vous fait ça ? Elle montra d’un geste large
le cadre et me lança un regard interrogateur et sévère.
- Avec un Leica et priorité à l’ouverture en l’occurrence.
- Ne vous moquez pas de moi, monsieur l’artiste. Ce cliché est impossible.
Je veux dire « irréalisable ».
- Avec un Leica et priorité à l’ouverture en l’occurrence.
- Ne vous moquez pas de moi, monsieur l’artiste. Ce cliché est impossible.
Je veux dire « irréalisable ».
Elle continua.
- D’ailleurs il suffit de le considérer plus attentivement pour deviner la supercherie. On aperçoit alors le grain léger de la toile. Car c’est bien d’une toile qu’il s’agit. Vous avez photographié un tableau, monsieur Hugues-Thibault. Fort bien, avec un talent indéniable, mais c’est la photo d’une peinture et non d’un site quelque part en Quercy ou en haute Provence.
- D’ailleurs il suffit de le considérer plus attentivement pour deviner la supercherie. On aperçoit alors le grain léger de la toile. Car c’est bien d’une toile qu’il s’agit. Vous avez photographié un tableau, monsieur Hugues-Thibault. Fort bien, avec un talent indéniable, mais c’est la photo d’une peinture et non d’un site quelque part en Quercy ou en haute Provence.
- Mademoiselle Isoline, vous avez
le regard aussi aiguisé que l’esprit. Je confesse en effet que cette photo est
bien celle d’un tableau. J’en tire presque plus de fierté que si je l’avais
prise au naturel, car le travail fait sur la matière est particulièrement
réussi il me semble. Il fallait un œil d’expert pour le découvrir. Mais est-ce
donc si grave ?
J’étais malgré tout un peu mortifié que la demoiselle si
charmante fut-elle, ait découvert la chose, mais encore plus surpris que
personne ne m’en eut fait la remarque auparavant.
- Et d’abord, pourquoi dites-vous que le cliché est « irréalisable » ? - Mais parce que ce lieu est détruit depuis plus de trois siècles, monsieur l’artiste.
- Et d’abord, pourquoi dites-vous que le cliché est « irréalisable » ? - Mais parce que ce lieu est détruit depuis plus de trois siècles, monsieur l’artiste.
Donc le tableau que j’avais
photographié était aussi ancien que je l’avais subodoré lorsque je l’avais
dégoté dans la brocante de Feyssines. Ce constat me flatta. J’avais dû faire
une bonne affaire.
Tout en parlant, j’éteignais les
lumières de la galerie, puis enfilais une veste. Nous allions partir ensemble
comme si cela allait de soi. Elle me regarda fermer la porte donnant sur la rue
puis m’emboîta le pas.
- Allons chez vous. Je voudrais voir le tableau original …
s’il vous plait. Vous l’avez toujours en votre possession, j’espère, rajouta-t-elle
brusquement.
- Bien entendu et depuis que j’ai appris qu’il avait au moins trois cents ans je l’envisage bien différemment
- Bien entendu et depuis que j’ai appris qu’il avait au moins trois cents ans je l’envisage bien différemment
Ma voiture était garée dans une
rue adjacente. Je lui ouvrais la portière et elle s’assit tout naturellement
sur le siège passager. Je m’installais et démarrais en direction de la Croix
Rousse. J’avais là mon appartement et mon studio, dans un ancien atelier de
canuts, avec une façade entière donnant sur le Rhône. La vue était superbe et
la lumière parfaite.
Durant le trajet, Isoline se
taisait. Elle avait ouvert un gros livre sorti de son sac et prenait quelques
notes d’une écriture ronde et ample. Je jetais de temps à autre un coup d’œil.
L’ouvrage paraissait très ancien, rempli de gravures et de plans.
- Voilà, nous arrivons. Par bonheur une place était disponible presque devant la porte. J’y garais la voiture puis guidais la jeune fille au cache-cœur bleu. Je pensais « une aussi belle place et une aussi belle visiteuse, c’est mon jour de chance » et m’effaçais pour la laisser entrer. Elle était plus nerveuse que dans la galerie. Elle eut un regard circulaire sur l’espace que j’occupais, puis sans transition demanda :
- Où est le tableau ?
- Voilà, nous arrivons. Par bonheur une place était disponible presque devant la porte. J’y garais la voiture puis guidais la jeune fille au cache-cœur bleu. Je pensais « une aussi belle place et une aussi belle visiteuse, c’est mon jour de chance » et m’effaçais pour la laisser entrer. Elle était plus nerveuse que dans la galerie. Elle eut un regard circulaire sur l’espace que j’occupais, puis sans transition demanda :
- Où est le tableau ?
Je la devançais dans l’escalier qui montait au studio
proprement dit. L’œuvre était là sur un grand chevalet. Elle s’arrêta figée,
les yeux fixés sur le tableau.
- Mon Dieu. Quelle merveille. Regardez le travail de l’artiste. On dirait une peinture hyper réaliste du vingtième siècle. Voilà pourquoi votre photographie est tellement extraordinaire. Puis elle fouilla dans son sac et reprit le livre.
- Mon Dieu. Quelle merveille. Regardez le travail de l’artiste. On dirait une peinture hyper réaliste du vingtième siècle. Voilà pourquoi votre photographie est tellement extraordinaire. Puis elle fouilla dans son sac et reprit le livre.
- Je vous dois des explications.
Et tout d’abord, un peu d’histoire :
Ce tableau représente une petite partie des
jardins d’un immense domaine. Nous sommes au seizième siècle, quelque part en
Languedoc. La croisade contre les albigeois pourtant déjà ancienne est encore
dans les mémoires. L’imposante bâtisse appartient alors à un mien lointain
ancêtre, le seigneur Amaury de Termes descendant direct d’Olivier, valeureux
chevalier ami des rois et du pape Clément, et mort en Terre Sainte.
Amaury est marié à la très belle Brunissendre.
De leur union naîtra tout d’abord Gersindre de Termes, qui sera abbesse de
Fontfroide. Puis Guillaume qui, passionné de chevaux deviendra un des
pourvoyeurs des armées et des chasses royales. Il fonde en Normandie une lignée
d’éleveurs. J'en suis le dernier maillon.
Malheureusement deux ans plus tard,
Brunissendre meurt en couches de leur deuxième fille. Amaury sombre dans le
désespoir. Il confie l’enfant à des gouvernantes et s’enfonce doucement dans un
véritable délire paranoïaque. Persuadé que la couronne de France veut s’emparer
de ses domaines, il ne cesse de renforcer les défenses, de rajouter des
enceintes, d’entasser armes et poudres.
Peu à peu, le château devient une
forteresse imprenable. Amaury s’est adjoint le concours d’un homme étrange.
Exceptionnel humaniste, à la fois architecte, latiniste, philosophe,
dessinateur et peintre. Il se nomme Giacomo Prelatori mais se fait appeler
messire Toncrate, contraction de Platon et Socrate, ses deux maîtres à penser.
C’est lui qui a écrit le livre original dont j'ai une reproduction dans mon
sac. C’est lui qui a peint le tableau que vous avez acquis aux puces. Il signe
toujours de la même manière : deux lettres de son surnom discrètement apposées
aux quatre coins du tableau : TO, NC, RA, TE.
Toncrate est venu au château avec son fils, le
jeune Giuliano à qui il apprend grec et latin ainsi que l’histoire naturelle.
Giuliano est fou amoureux de la fille d’Amaury. Ils ont sensiblement le même
âge. Il se passionne aussi pour cette science particulière qu’est l’alchimie.
Avec l’accord du maître, son père
lui a confié une petite tour faisant partie de l’enceinte des jardins potagers
du château. La jeune fille tombe également amoureuse, mais vit pratiquement en
recluse. Ses gouvernantes et préceptrices lui interdisent toute sorties
solitaires. Alors les deux amoureux échangent des billets enflammés par
l’intermédiaire d’une servante bienveillante.
Giuliano passe ses journées dans la petite
tour. Il a fabriqué un athanor et pratique des expériences de plus en plus
poussées. Avec l’aide de son père, il pense toucher bientôt au but et réaliser
le grand œuvre.
Prelatori qui a dessiné tous les
plans des fortifications nouvelles, a également surveillé leurs constructions.
Il a créé un réseau de galeries souterraines sous l’ensemble des remparts. Dans
celles-ci sont stockés poudres, mèches, huiles, poix, ustensiles divers. En cas
d’attaque on pourra aussi les gorger de vivres de toute sorte. La communauté
soutiendrait alors un siège suffisamment longtemps pour décourager n’importe
quel assaillant. Ces galeries sont éclairées et aérées par des puits creusés à
espace régulier. L’un d’eux se situe sous la petite tour laboratoire.
- Mais comment savez-vous tout çà, mademoiselle ?
- Tout est relaté dans le livre. En revanche ce qui va suivre est aussi le résultat de mes propres recherches. Vous auriez un verre d’eau s’il vous plait ?
- Tout est relaté dans le livre. En revanche ce qui va suivre est aussi le résultat de mes propres recherches. Vous auriez un verre d’eau s’il vous plait ?
Elle se désaltéra et continua son
étonnant récit :
- Pour aboutir enfin, Giuliano a besoin d’une énergie considérable. Il sait qu’il pourra la trouver au fond du puits débouchant dans les galeries des remparts. Patiemment il entasse poix et poudres et se prépare à l’ultime expérience. Il sait aussi qu’il risque sa vie. Alors, il demande une dernière fois à son amoureuse de le rejoindre dans la tour à la nuit tombée. Si elle vient, il renonce et s’enfuit avec elle. Si elle ne vient pas, il tente vaille que vaille la transmutation du plomb en or.
- Pour aboutir enfin, Giuliano a besoin d’une énergie considérable. Il sait qu’il pourra la trouver au fond du puits débouchant dans les galeries des remparts. Patiemment il entasse poix et poudres et se prépare à l’ultime expérience. Il sait aussi qu’il risque sa vie. Alors, il demande une dernière fois à son amoureuse de le rejoindre dans la tour à la nuit tombée. Si elle vient, il renonce et s’enfuit avec elle. Si elle ne vient pas, il tente vaille que vaille la transmutation du plomb en or.
Hélas, la prisonnière surveillée étroitement
ne peux se rendre au rendez-vous. Giuliano attend, attend encore puis,
désespéré allume son four, accumule divers combustibles et lance l’opération.
La déflagration sera entendue à vingt lieues à la ronde. La tour est anéantie,
mais ce qu'il n’avait pas imaginé, c’est que le souffle puissant allait se
propager dans les galeries et embraser l’ensemble des remparts.
La jeune châtelaine voyant le désastre
échappera à ses gardiennes pour se jeter dans les douves. Voilà pourquoi votre photo ne pouvait être
réalité.
Isoline se taisait. Debout devant le tableau,
elle avait ouvert le livre à une page particulière et recopiait avec
application sur un carnet quelques mots. Je ne savais que dire devant son
assurance tranquille et sa détermination.
Elle reprit :
- je ne vous pas encore tout dit :
- je ne vous pas encore tout dit :
Toncrate, savant parmi les
savants était aussi un maître des sciences occultes. Et bon nombre de ses
tableaux cèlent un secret d’ordre magique. Observez bien celui-ci. A ces quatre
coins vous aviez déjà repéré les lettres de son nom, groupées par deux mais
avec une orientation particulière. Si on relie les axes formés par les jambages
du T et du R d’une part et ceux du N et du E d’autre part, leur intersection
correspond très précisément à la porte de la tour. D’accord ?
- Oui, c’est tout à fait cela. Et …
- Maintenant je vais vous demander de vous écarter et de me laisser agir, sans jamais vous interposer. Jurez-le-moi, s’il vous plait. Allez, jurez …
- Bien, bien : je le jure.
- Alors voilà. Nous allons voir si la magie de Prelatori a traversé les siècles. Je vais tenter de rejoindre Julien avant qu’il ne mette son projet a exécution afin d’empêcher la mort des deux jeunes gens et la destruction de la forteresse. Au pire rien ne se passe et je vous aurais ennuyé pour rien. Au mieux ...
- Vous êtes folle, complètement folle …
- Vous avez juré, Hugues. Son ton s’était fait péremptoire et implorant. - Je ne vous laisserai prendre aucun risque.
- Une chose que je ne vous ai pas encore dite et vous comprendrez : la dernière fille d’Amaury, s’appelait Isoline … Ecartez-vous.
- Maintenant je vais vous demander de vous écarter et de me laisser agir, sans jamais vous interposer. Jurez-le-moi, s’il vous plait. Allez, jurez …
- Bien, bien : je le jure.
- Alors voilà. Nous allons voir si la magie de Prelatori a traversé les siècles. Je vais tenter de rejoindre Julien avant qu’il ne mette son projet a exécution afin d’empêcher la mort des deux jeunes gens et la destruction de la forteresse. Au pire rien ne se passe et je vous aurais ennuyé pour rien. Au mieux ...
- Vous êtes folle, complètement folle …
- Vous avez juré, Hugues. Son ton s’était fait péremptoire et implorant. - Je ne vous laisserai prendre aucun risque.
- Une chose que je ne vous ai pas encore dite et vous comprendrez : la dernière fille d’Amaury, s’appelait Isoline … Ecartez-vous.
Vaincu, j’obéissais.
Isoline s’approcha du tableau.
Elle posa le bout de son index droit sur la porte de la tour. Sur le carnet
elle avait noté les mots qu’elle prononçait maintenant d’une voix forte. Il y
eut comme un éclair qui m’aveugla. Je tombais à genou. Quand je reprenais mes
esprits, elle avait disparu. Je me jetais sur le tableau et il me sembla voir
la porte de la tour se refermer. A mes pieds brillait une paire de lunettes un
peu trop grande.
Je gardais secret ces évènements
tant par superstition que par crainte de passer pour un illuminé. Néanmoins, je
prenais la route vers le sud. Je retrouvais au fond d’une vallée des Corbières
les vestiges du château d’Amaury de Termes. La petite tour à l’angle du potager,
les deux murets perpendiculaires étaient là, superbes dans leur écrin de
nature. Je poussais la porte. Dans la pièce vide, je découvrais, jeté sur les
dalles de pierre un cache cœur bleu. Je crois que je tremblais d’émotion.
***
PARTIE 2
La lumière
La lumière
Six mois plus tard
C’était une campagne de vallons
humides flanqués de forêts sombres. Des routes comme des chemins creux, bordées
de haies et d’arbres décharnés par l’hiver. Une pluie fine et sporadique me
condamnait malgré tout aux essuie glaces. Ils grinçaient régulièrement sur le pare-brise,
attristant le voyage. Dans le cœur hivernal de la Bourgogne des confins du
beaujolais, si riante aux printemps triomphant, je tentais de suivre les
indications de mon GPS, parfois contradictoires avec celles données au
téléphone ce matin même :
- Monsieur François Augagneur ?
- Lui-même.
- Elle s’est éclairée ce matin.
- Quoi ? Qui êtes-vous ?
- Quoi : votre photo. Qui : Madame Pitterson. J’ai acquis votre photo dite « de la tour d’angle » lors de votre dernière exposition.
- Ah oui, je me souviens bien sur … et …
- Et votre photo s’est éclairée ce matin.
- Je ne comprends pas très bien …
- Ah ! C’est étonnant. Bon ; toujours est-il que ce matin, une lumière s’est allumée dans la tour. Une lumière tremblante comme celle d’une bougie, vous voyez ?
- Heu oui mais … non … à moins que … oh, nom de Dieu … Pardonnez-moi et attendez un instant je vous en prie.
- Lui-même.
- Elle s’est éclairée ce matin.
- Quoi ? Qui êtes-vous ?
- Quoi : votre photo. Qui : Madame Pitterson. J’ai acquis votre photo dite « de la tour d’angle » lors de votre dernière exposition.
- Ah oui, je me souviens bien sur … et …
- Et votre photo s’est éclairée ce matin.
- Je ne comprends pas très bien …
- Ah ! C’est étonnant. Bon ; toujours est-il que ce matin, une lumière s’est allumée dans la tour. Une lumière tremblante comme celle d’une bougie, vous voyez ?
- Heu oui mais … non … à moins que … oh, nom de Dieu … Pardonnez-moi et attendez un instant je vous en prie.
Je montais au studio fébrilement pour retourner le tableau
original rangé face contre le mur. Là aussi, une petite flamme luisait dans la
tour. Une flamme visible par l’archère et que l’on croyait voir se déplacer. Je
reprenais le téléphone, la voix étranglée :
- Madame Pitterson ? Où êtes-vous ? J’arrive
- Surtout, prenez le tableau. Après avoir noté la route à suivre, j'emportais également mon appareil photo, par habitude sans doute, et filait vers le nord de Lyon.
- Madame Pitterson ? Où êtes-vous ? J’arrive
- Surtout, prenez le tableau. Après avoir noté la route à suivre, j'emportais également mon appareil photo, par habitude sans doute, et filait vers le nord de Lyon.
Bien sûr que je me souvenais de
la photo. Surtout des évènements qu’elle avait déclenchés : la rencontre avec
Isoline, ses surprenantes révélations et enfin son incroyable disparition,
aspirée par le tableau lui-même. J’avais conservé celui-ci, mais j’avais été
tellement impressionné par cette aventure que je l’avais retourné contre la
paroi du studio. Depuis, je ne cessais de penser à cette histoire folle, et aux
yeux verts de ma belle visiteuse du soir. Je ne comprenais pas pourquoi
personne ne s'était manifesté, n'avait lancé d'avis de recherche, n'avais tenté
de me joindre pour savoir où était passé la jeune fille.
Plusieurs fois tenté de recourir
à des mages, des magnétiseurs, des médiums pour aller plus loin, j’avais
toujours renoncé. Ma crainte viscérale du surnaturel et de l’au-delà avait toujours
eu raison de mes velléités spirites. Et voilà que je replongeais dans
l’irrationnel avec une délectation et un empressement qui m’étonnaient. Je
découvrais finalement la maison, plutôt gentilhommière, cachée dans l’ourlet
d’une combe herbue. J’avançais entre des peupliers respectueux de leur
alignement centenaire, pour déboucher devant une grande façade appuyée sur un
escalier à double volée de marches. Sur le perron une femme enveloppée dans un
châle mauve m’attendait.
- Vous avez mis du temps,
Hugues. Il n’y avait pas de reproche dans cette remarque, mais un simple constat.
- Du temps il est vrai, mais du fait du temps, madame … mais vous savez mon vrai prénom ?
- Entrons, il ne fait vraiment pas chaud.
- Du temps il est vrai, mais du fait du temps, madame … mais vous savez mon vrai prénom ?
- Entrons, il ne fait vraiment pas chaud.
Je sortais avec soin de la voiture
la toile originale de Prelatori et suivis mon hôtesse jusqu’à un grand salon où
somnolait une piano demi-queue à côté d’un chevalet en bois noir. Nos pas
résonnaient sur le vieux carrelage aux motifs rouges et gris. Autour d’une
table basse quelques fauteuils et une méridienne louis XVI. Des tableaux
d’inspiration bucolique un peu partout et de lourds rideaux complétaient le
décor.
- Nous resterons dans le petit
salon de musique si vous n’y voyez pas d’inconvénient.
Madame Pitterson possédait l’élégance
intemporelle et inaccessible des souveraines aperçues dans les livres
d’histoire. Elle posa le tableau sur le chevalet, s’absenta un court instant
pour revenir avec la photo qu’elle installa sur une chaise proche. Je regardais
la carnation pâle de sa peau, les attaches fines de ses poignets et de ses
chevilles, sa démarche aérienne. - Vous voyez : là aussi, elle est éclairée
!
J’observais, fasciné le phénomène : la flamme vacillait un
peu puis se déplaçait comme mue par une main invisible.
- Je suggère que nous les attendions ici. J’ai fait préparer quelques douceurs, mon péché mignon, et on va nous apporter du thé et du café.
- Que nous attendions, qui ?
- Vous ne savez donc que bien peu de choses, cher Hugues … bien peu. Je propose également que nous faisions un bon feu.
- Je suggère que nous les attendions ici. J’ai fait préparer quelques douceurs, mon péché mignon, et on va nous apporter du thé et du café.
- Que nous attendions, qui ?
- Vous ne savez donc que bien peu de choses, cher Hugues … bien peu. Je propose également que nous faisions un bon feu.
Elle sonna. Un homme se présenta aussitôt à la porte du
salon.
- Madame la comtesse ?
- Ah, Mayeul : pouvez-vous faire du feu, je vous prie ?
- Bien entendu madame la comtesse. Madame Pitterson dut lire dans mes pensées : - Mayeul descend d’une branche cadette de la famille de Mayeul un des premiers abbés de Cluny. Depuis le neuvième siècle, il y a chez eux un Mayeul dans chaque génération. Il perpétue la tradition en quelque sorte. Quant à moi je suis mariée à un américain et de moins en moins comtesse. D'ailleurs appelez-moi Clémence. Elle sourit, se leva et se dirigea vers le piano.
- Que pensez-vous de Brahms ? Puis, sans attendre ma réponse, elle se mit à jouer une sonate.
- Madame la comtesse ?
- Ah, Mayeul : pouvez-vous faire du feu, je vous prie ?
- Bien entendu madame la comtesse. Madame Pitterson dut lire dans mes pensées : - Mayeul descend d’une branche cadette de la famille de Mayeul un des premiers abbés de Cluny. Depuis le neuvième siècle, il y a chez eux un Mayeul dans chaque génération. Il perpétue la tradition en quelque sorte. Quant à moi je suis mariée à un américain et de moins en moins comtesse. D'ailleurs appelez-moi Clémence. Elle sourit, se leva et se dirigea vers le piano.
- Que pensez-vous de Brahms ? Puis, sans attendre ma réponse, elle se mit à jouer une sonate.
Je ne savais quelle attitude
adopter. J’étais assis, une tasse de thé fumant à la main, dégustant des petits
choux à la crème en écoutant du Brahms joué par une femme quasi inconnue mais à
la mystérieuse beauté, en attendant quelque chose que j’ignorais. Je ne pouvais
détacher mon regard de la peinture de la tour dans laquelle tremblait sans
cesse une flamme qui ne pouvait pas exister. Mayeul était revenu avec le
nécessaire. Bientôt le feu prenait vie dans la cheminé. Tout se revêtait tour à
tour d’ombres et de lumières, ballerines fantasques accompagnant les envolées
romantiques du piano de Clémence.
Un bruit sourd fit vibrer mon fauteuil. Un souffle tiède
étouffa brutalement le feu. Clémence se leva d’un bond et vint près de moi.
- Venez face au tableau. Tenez-moi la main et surtout ne bougeons plus. Sa voix était autoritaire, mais calme et sereine. Avec la mort du feu, nous étions plongés dans la pénombre. Seule la flamme visible par l'archère de la tour nous éclairait faiblement.
- Venez face au tableau. Tenez-moi la main et surtout ne bougeons plus. Sa voix était autoritaire, mais calme et sereine. Avec la mort du feu, nous étions plongés dans la pénombre. Seule la flamme visible par l'archère de la tour nous éclairait faiblement.
J’obéis et saisis ses longs doigts d’artiste.
- Que va-t-il se passer, maintenant ?
- Taisez-vous. Regardez, ça commence. En effet, la lueur paraissait s’intensifier. Puis elle devint insoutenable et brûlante. Il y eut un violent éclair et l’obscurité totale.
- Que va-t-il se passer, maintenant ?
- Taisez-vous. Regardez, ça commence. En effet, la lueur paraissait s’intensifier. Puis elle devint insoutenable et brûlante. Il y eut un violent éclair et l’obscurité totale.
Lorsque je repris mes esprits, j’étais allongé sur la
méridienne. A mes côtés, Clémence attendait que je retrouve tout mon équilibre.
- Vous allez bien ? Il y avait du sourire dans la voix.
- Vous allez bien ? Il y avait du sourire dans la voix.
Peu à peu je me rendis compte que
la lumière était revenue. Celle du feu, qui à nouveau réchauffait la pièce.
Puis je sentis d’autres présences.
- Retournez-vous doucement Hugues, fit une voix derrière moi.
- Retournez-vous doucement Hugues, fit une voix derrière moi.
Je reconnaissais cette voix. Je me levais brutalement.
C’était impossible, et pourtant c’était. Devant moi, Isoline était là, rieuse,
irréelle et charnelle à la fois. Je manquais de sombrer à nouveau dans
l’inconscience. Un mouvement intervint au fond de la pièce. Un jeune homme
apparut dans l’encadrement de la porte. Pourpoint et hauts de chausse noirs
soulignaient la jeunesse de ses traits. Il avança vers moi, s’inclina et se
présenta avec un léger accent italien :
- Giuliano Prelatori, messire Hugues Thibault, pour vous servir.
- Giuliano Prelatori, messire Hugues Thibault, pour vous servir.
Vous m’avez sauvé la vie, messire
et je vous en serai éternellement reconnaissant. Votre découverte du tableau de
mon père était essentielle. Il se retourna vers la jeune fille.
- La subtilité, la ténacité et le courage d’Isoline ont fait le reste. Mais sans vous et votre talent, rien ne serait arrivé et nous serions tous deux morts dans cette tour, victimes de ma témérité inconsciente et de cette époque impitoyable. Enfin, sans le génie de mon père et sa science de la magie, tout cela restait impossible.
- La subtilité, la ténacité et le courage d’Isoline ont fait le reste. Mais sans vous et votre talent, rien ne serait arrivé et nous serions tous deux morts dans cette tour, victimes de ma témérité inconsciente et de cette époque impitoyable. Enfin, sans le génie de mon père et sa science de la magie, tout cela restait impossible.
- Si je comprends bien, tout
était écrit.
- En quelque sorte. C’était Isoline qui prenait la parole.
- Dans le livre de Prelatori, gardé dans la famille de siècle en siècle, les faits sont relatés exactement comme ils sont arrivés. Il précisait le sortilège qu’il avait lui-même mis dans son tableau, créant un passage spatio-temporel relié à la tour d’angle. Les formules magiques fonctionnaient dans la mesure où celle qui les prononçait était issue de la lignée d’Amaury de Termes. Il fallait également que jours et heures correspondent. C’est pourquoi je me suis permis d’être aussi insistante et sans doute un peu impolie avec vous. Une fois dans la tour avec Giuliano et avant de nous enfuir de la prison qu’était devenue la forteresse, il nous fallait retrouver un message laissé par Prelatori. Le texte du message devait être lu. C’était la condition sin equa non de notre retour dans le temps présent. En effet, si nous étions restés vivants au seizième siècle, nous aurions modifié le passé donc risqué de bouleverser le présent avec des conséquences inimaginables.
- En quelque sorte. C’était Isoline qui prenait la parole.
- Dans le livre de Prelatori, gardé dans la famille de siècle en siècle, les faits sont relatés exactement comme ils sont arrivés. Il précisait le sortilège qu’il avait lui-même mis dans son tableau, créant un passage spatio-temporel relié à la tour d’angle. Les formules magiques fonctionnaient dans la mesure où celle qui les prononçait était issue de la lignée d’Amaury de Termes. Il fallait également que jours et heures correspondent. C’est pourquoi je me suis permis d’être aussi insistante et sans doute un peu impolie avec vous. Une fois dans la tour avec Giuliano et avant de nous enfuir de la prison qu’était devenue la forteresse, il nous fallait retrouver un message laissé par Prelatori. Le texte du message devait être lu. C’était la condition sin equa non de notre retour dans le temps présent. En effet, si nous étions restés vivants au seizième siècle, nous aurions modifié le passé donc risqué de bouleverser le présent avec des conséquences inimaginables.
- Mais dans ce cas, fis-je
abasourdi par ce que j’entendais, je ne comprends pas comment j’ai pu retrouver
la tour intacte avec votre cache cœur puisque, si je vous suis bien, celle-ci
devait être détruite pour être conforme au présent.
- Très juste répondit Isoline. La vérité est que vous avez
cru aller là-bas. Ce n’était qu’un rêve provoqué par le pouvoir du parfum que
je portais avec moi ce soir-là et que j’ai laissé dans votre appartement. Vous
avez été tellement frappé par ma disparition dans le tableau, elle, bien
réelle, que l’auto suggestion et l’alchimie de Giacomo ont suffi pour vous
convaincre que vous aviez accompli le voyage. Il fallait aussi cela pour que ce
matin, l’appel de ma mère vous motive suffisamment pour faire le voyage
jusqu’ici.
- Votre mère ?
- Bien sûr. Hugues, je vous présente Brunissendre de Termes, descendante d’Amaury.
- Et votre père ?
- Il était américain et est mort dans un attentat, aux portes de Jérusalem.
- Votre mère ?
- Bien sûr. Hugues, je vous présente Brunissendre de Termes, descendante d’Amaury.
- Et votre père ?
- Il était américain et est mort dans un attentat, aux portes de Jérusalem.
- Mais pourquoi aviez-vous besoin de moi pour revenir. - Il
fallait, pour que la prophétie de Giacomo Prelatori s'accomplisse, que celui
qui avait assisté et aidé Isoline à retourner dans le tableau soit présent à
son retour. Une façon sans doute de ne pas rompre le fil si ténu du temps.
- Et le tableau. Comment est-il réapparu ; pourquoi à Lyon ; pourquoi chez moi ?
- Que de questions, que de questions ! Elle souriait
- Et le tableau. Comment est-il réapparu ; pourquoi à Lyon ; pourquoi chez moi ?
- Que de questions, que de questions ! Elle souriait
- Après l'incendie du château,
Prelatori quitta la région pour venir à Lyon. Il rejoignit une communauté de
savants et de docteurs avec lesquels il consolida ses connaissances en alchimie
et également en astronomie. Il avait observé alors, qu'au moment de la
destruction de la forteresse et de la disparition de son fils, la conjonction
des planètes était très particulière. Il avait acquis la certitude que celle-ci
ne se reproduirait que quatre siècles plus tard. Et c'est cette conviction qui
lui a fait échafauder son projet fou et qui l'a poussé à peindre le tableau
pour tenter l'impossible. Il était persuadé qu'il pourrait ainsi sauver et son
fils et Isoline. Une façon peut-être de se pardonner lui-même de l'avoir entraîné
à ces périlleuses expériences.
Brunissendre reprit alors :
- Nous avions compris que c'était à nous de réaliser le vœu de Toncrate. La naissance d'Isoline était écrite dans le livre. Le moment était aussi assez bien déterminé. Il nous fallait être vigilant. Nous avions la certitude que le tableau ressortirait à un moment ou un autre. Depuis plus d'un an, nous courrions les expositions, les galeries, les musées. C'est ainsi que nous avons vu votre photographie.
- Nous avions compris que c'était à nous de réaliser le vœu de Toncrate. La naissance d'Isoline était écrite dans le livre. Le moment était aussi assez bien déterminé. Il nous fallait être vigilant. Nous avions la certitude que le tableau ressortirait à un moment ou un autre. Depuis plus d'un an, nous courrions les expositions, les galeries, les musées. C'est ainsi que nous avons vu votre photographie.
Le tableau est réapparu parce
qu'il fallait qu'il réapparaisse Que ce soit à Lyon est finalement assez
logique. En revanche que ce soit précisément vous, Hugues, qui en soyez le
propriétaire est le fruit du hasard.
Incroyable. Je dus m’asseoir à
nouveau. Dire que j’avais été manipulé aurait été juste, mais je ne pouvais y
consentir. J’avais été l’instrument indispensable au déroulement d’une aventure
inventée quatre cents ans auparavant. Une histoire d’amour, de folie. Une
machination d’un père génial et sulfureux pour que son fils échappe à une mort
certaine, à laquelle finalement lui-même l’avait poussé.
- Quel était la teneur du message
de la tour, fis-je d’une voix étranglée.
Per odorem nascerit somnium
Dum lucet lux in angulatis turrim
Per tabulam nascerit vita
Et vincerat immesirecordam mortem
Dum lucet lux in angulatis turrim
Per tabulam nascerit vita
Et vincerat immesirecordam mortem
Voilà l’histoire telle qu’elle
m’est advenue. Je restais deux jours dans le manoir, choyé pas ces deux femmes
et respecté par le jeune homme. Il avait, ainsi qu’Isoline, troqué ses
vêtements du seizième siècle pour jeans et pulls.
Lorsque je suis retourné à Lyon,
je pris le tableau de Toncrate et, comme un défi, je l'accrochais dans mon
salon. Il y est toujours mais jamais je n’ai revu la petite flamme luire dans
la tour d’angle.
FIN
Quelle agréable surprise au coeur de l'été
RépondreSupprimerArthur Hidden
Merci Arthur pour ton commentaire :)
RépondreSupprimerTu nous emmènes loin dans le passé et dans ton rêve l'Arpenteur. Merci pour cette histoire que les vieilles pierres et les ruines font naître quand on les aime.
RépondreSupprimerBonjour!
RépondreSupprimerMerci pour la lecture.
J'ai beaucoup aimé et même regretté que certains passages ne soient pas plus développés ;-).
Je ne sais pas pourquoi, mais j'ai trouvé que l'histoire et les lieux se prêtaient bien à l'ambiance d'un mois d'août.
Bonne continuation.
Minsky
Un univers fantastique et magique, ourlé d'histoire et de vieilles pierres, tout ce que j'aime.
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